Nous pourrons facilement constater que la communication, en tant que science, est récemment apparue, elle a commencé à se cristalliser pendant le XX siècle, pourtant, on la retrouve dans ses formes les plus « récemment théorisées » depuis l’antiquité. Et si on jugeait la communication des pharaons en tant que campagne de communication, qu’est-ce que cela donnerait ? La fascination qu’exerce sur nous l’histoire de l’Egypte ancienne, a fait surgir des questions autour des modalités de communication et des média employés.
A cette époque les pharaons communiquaient pour montrer leurs réalisations à leurs administrés et laisser leur nom à la postérité. Durant cette période il y avait la croyance que tant que les gens parlaient du défunt (pharaon), il continuait à exister dans un monde au-delà. Donc les pharaons souhaitaient cette notoriété. Une très forte notoriété qui pourrait les rendre inoubliables…
Quant aux médias utilisés, ils sont assez rudimentaires si on les compare avec ce que l’on comprend aujourd’hui par les media. J’ose affirmer que les pharaons utilisaient les pyramides en tant que “flagshipstore”, des temples dédiés à la marque des pharaons, support narratif, mélange de signes graphiques et lyrics pour mieux imprégner l’image du pharaon, il fallait en démontrer la nature divine.
Une particularité pour ce type de communication est qu’elle s’adresse aussi aux divinités et au défunt, pour son bon usage personnel dans sa vie, au-delà. Il se sert d’amulettes pour se défendre, ou il peut utiliser des mobiliers et se parer des bijoux qui sont déposés dans sa chambre funéraire.
Un autre support médiatique des anciens d’Egypte est le papyrus. Premièrement, son but initial était de servir de guide dans la vie après la mort et d’aider les défunts, par le biais de formules magiques, à atteindre la phase finale du jugement, quand le cœur était pesé par Anubis, avec l’aide de la plume de Maat.
L’efficacité d’une campagne se mesure aussi par la notoriété du sujet de la communication, chapitre dans lequel un grand nombre de pharaons se sont débrouillés remarquablement, sans réussir forcement à échapper à une mauvaise réputation. Un des pharaons les plus connus de l’histoire ancienne, Aménophis IV ou Akhenaton, connu aussi en tant que « l’hérétique », a été le premier pharaon à essayer et à réussir pendant son règne à instaurer une religion monothéiste en Egypte, en s’opposant aux prêtres de Thèbes. Après sa mort, ses successeurs se sont donné beaucoup de peine pour effacer, si possible, toute trace de cette période tourmentée de l’histoire. Je dirais qu’ils ont réussi le contraire, car les collectionneurs s’arrachent chaque bout d’objet qui pourrait avoir une quelconque liaison avec « l’hérétique ».
En conclusion, communiquer dans ce temps-là était un privilège de classe accessible à une élite, si on le compare avec l’internet d’aujourd’hui. Cet aspect contribuait à accentuer le caractère exceptionnel des pyramides et des objets provenant d’antan ce qui fait que l’importance accordée aux messages véhiculés par de tels supports est intemporelle. La société informationnelle dans laquelle nous vivons déborde de messages et tout support est susceptible de devenir un média pour se prêter à la créativité, divertir, attirer l’attention, nous interpeller…
Les représentants des cultes religieux de nos jours accordent beaucoup d’attention à la communication et qu’ils tentent de construire et de contrôler l’image de leur culte d’une manière professionnelle. Est-ce qu’on peut qualifier le catholicisme comme un produit sur le marché des cultes ? Pour les chrétiens il peut y avoir une fausse note dans cette phrase, car les principes de la communication sont intimement liés à la société de consommation et au commerce. Les cultes américains,eux, montrent la voie sans complexe
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